Cet article date de plus de sept ans.

Maëlle Chassard (Lunii) : "La 'fabrique à histoires' développe l’imaginaire des enfants"

Maëlle Chassard, cofondatrice de la start-up Lunii, était l'invitée de Jean Leymarie, vendredi sur franceinfo, pour évoquer le lancement de son jouet interactif pour enfants en Europe et aux États-Unis.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Maëlle Chassard sur franceinfo, le 28 avril 2017. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La "fabrique à histoires" de Lunii. Ce jouet interactif permet aux enfants de choisir eux-mêmes le héros, le lieu et d’autres éléments de l’aventure qu’une voix va ensuite leur raconter. Sans le financement participatif, ce projet n'aurait jamais pu exister. C'est "un excellent moyen de tester son produit", et de prouver aux investisseurs "que le marché existe", a expliqué Maëlle Chassard, cofondatrice de la start-up Lunii, vendredi 28 avril sur franceinfo.

franceinfo : La "fabrique à histoires" se présente comme une petite radio. Il n'y a que du son. Pourquoi ?

Maëlle Chassard : L'imaginaire des enfants était bridé par trop de représentations visuelles imposées par la télévision, les jeux vidéo ou la publicité. J'ai voulu leur proposer un produit qui soit interactif, mais qui revienne à du récit audio. L'objectif est de développer une autre partie du cerveau des enfants, leur imaginaire, leur créativité. Les enfants construisent eux-mêmes l'histoire. Au moment du choix, des images très simples apparaissent sur la façade de l'écran. Grâce au bouton, on vient choisir le héros, l'univers, le personnage et l'objet. Une fois que c'est fait, l'écran s'éteint et l'histoire commence.

Pourquoi ne pas laisser les parents raconter eux-mêmes les histoires ?

Le produit n'est pas là pour remplacer les parents. Ce moment, où les parents racontent l'histoire du soir, est trop important. Cela vient plus à la place de la tablette ou de la télévision. L'enfant construit sa propre histoire, écoute et développe son imaginaire.

Le produit coûte 60 euros pour plusieurs dizaines d'histoires. Quand le stock d'histoires est épuisé, il faut payer. Cela peut coûter cher ?

Il y a 48 histoires dans le boîtier. La bibliothèque numérique permet de télécharger de nouvelles histoires qui sont payantes. Pour 9,90 euros, il y a 18 nouvelles histoires. On a apporté un soin sur la qualité du son et sur le contenu de l'histoire. Il y a des comédiens professionnels, des auteurs professionnels et des sound-designers. Il y a une complémentarité entre le produit et la "market place" pour faire durer le produit dans le temps. Une fois que j'ai écouté mes 48 histoires, l'enfant va en vouloir plus. On va proposer du contenu avec des récits imaginaires et des contenus pédagogiques comme de l'éveil aux langues étrangères ou des récits historiques. On peut imaginer plein de choses pour que le produit continue à évoluer avec l'enfant.

Pourquoi avez-vous choisi le financement participatif ?

C'est un excellent moyen de tester son produit et de voir s'il y a de l'intérêt. Le financement participatif permet de faire découvrir au grand public le projet, et de voir s'ils sont prêts à payer pour le produit. Cela a fait la base de notre communauté d'utilisateurs qui sont très proches les uns des autres. C'est la vraie force du financement participatif. Cela apporte aussi une preuve que le marché existe. Aux yeux des investisseurs, le fait d'avoir des précommandes d'un produit pas encore commercialisé, est une preuve qu'il y a un marché. On est rentable. On vient d'atteindre le million de chiffre d'affaires. On va relancer une production de 50 000 pièces au mois de juin.

Pourquoi avez-vous décidé de fabriquer en Chine ?

On avait démarché des bureaux d'études et des usines françaises. Le prix était beaucoup trop élevé et on ne voulait pas faire du marché de niche. Le produit est vendu à 59,90 euros. Si on l'avait fait fabriquer en France, cela aurait coûté entre 150 et 200 euros. On a porté un grand intérêt sur l'usine choisie. On a un partenariat durable avec eux. Pour autant, on continue à faire une veille tous les six mois avec des bureaux d'études français pour voir si, un jour, on pourra rapatrier le produit en France.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.